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Could we have a bit of "calm down and shut the fuck up" please ?

Un soir, un peu fatiguée, un peu blasée...je gribouille mon envie de sortir des passions générées par les choix alimentaires de chacun, je gribouille mon ras-le-bol du ton que prend le repas et mon envie de paix autour de la table....Voilà.

- "Extrémiste ! "

- "Pfff...corrompu ! "

...Va-t-on nous laisser manger tranquille ? Me revoilà (au boulot cette fois-ci), devant écouter (ou tout du moins entendre) les mêmes propos, radicaux, et empreints d'une colère sans mesure sur l'alimentation de son voisin, de son fiston, ou collègue. Cet autre, qui commet le tort irréparable d'un choix d'alimentation différent, ou peut être juste moins engagé, semble de ce fait mériter l'ultime châtiment de la mandoline.

"Mais...juste pour savoir, ils vont gueuler comme ça longtemps ?" me dis-je. Défendre ses idées, oui, en hurlant, pourquoi ? Tu ferais mieux de mastiquer avant de cracher ton venin !

J'ai grandi au sein de débats culinaires cinglants et ai du constater que de nombreux conflits, dont un divorce, pouvaient se cristalliser autour de l'assiette.

Dans ma famille, depuis plusieurs décennies deux clans se font face. D’une part, les "bouffeurs de graines et de soja tristes à germer", et d’autre part, les "boulimiques viandards qui le payeront un jour de leur santé !"....Vaste programme !

On devine qui fait la morale, on devine qui méprise. Heureusement, j'en ris.

Sans doute est-ce pour cela que je vois aujourd'hui dans cette assiette, cette mise à table, un prétexte au partage et à la réconciliation. Bref. Je retrouve, encore et trop souvent, ces débats qui n'en sont pas (parce que dans un "débat" on écoute l'autre...) sur mon lieu de travail, en soirée, ou ailleurs. Lassitude. Chers consommateurs privilégiés que nous sommes, nous réfléchissons et remettons en question nos modes de consommation, bien sûr. Ensemble, si possible. Sans se taper sur la gueule, ce serait encore mieux. Bon, perdez votre temps si vous le souhaitez à déterminer arbitrairement ce qui se doit d’être mangé, ou pas, sanctifiez, condamnez, chantez fort l'hymne de vos intransigeances culinaires. Bref ! Défoulez-vous, défoulez-vous bien !

Après tout, pendant ce temps là, d'autres se régalent de bonnes choses et passent du bon temps (accessoirement, pendant ce temps-là, d’autres ont faim…et on n’a toujours pas trouvé la solution, non plus, dans les rayons de Naturalia). Par chance et conviction aussi, au delà de ce qui se trouve dans l'assiette, certains continuent d'être des hôtes généreux et attentionnés et leurs convives d'êtres des invités agréables et reconnaissants. Sachez que pour vous, mes invités, il y aura toujours à ma table un peu trop à manger plutôt que pas assez, et on s'efforcera de ne pas jeter les restes. Il y aura toujours un accompagnement ou une version végétarienne, parce que, même viandard, il faut savoir vivre et évoluer avec son temps. Il y aura toujours un bon vin pour ceux qui en veulent et un thé préparé avec attention pour les autres. Il y aura toujours, avec une pointe de tristesse tout de même, la possibilité de ramener sa gamelle pour les plus chiants ainsi que des adaptations pour les malchanceux atteints d’intolérances (les vraies !). Il y aura toujours la possibilité de venir manger en paix et entre amis.

« Toujours », ou pas. Qui sait ce que la nécessité ou mes croyances m'imposeront de vous servir à table dans vingt ans ? Après tout, il n'y a que les cons qui (...). Il y aura en tout cas, vraiment toujours, la possibilité d'en discuter calmement, sait-on jamais, cela pourrait devenir constructif... L'important résidant dans le partage, parfois oublié.

Vin !
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